Depuis le déploiement de ChatGPT fin novembre, OpenAI a relancé l’engouement autour de l’intelligence artificielle. Rien qu’en France, entre le 1er janvier et le 21 février, ChatGPT a été mentionné, selon les données d’Onclusive, plus de 3 000 fois en presse écrite et près de 7 000 fois online. Toujours en France, selon Digimind, les médias sociaux (réseaux, blogs, forums) ont fait référence à cette intelligence artificielle plus de 690 000 fois depuis son lancement grand public.
Avec 100 millions d’utilisateurs en seulement deux mois (un chiffre repris encore et encore dans les médias), OpenAI a renforcé son partenariat – financier et de recherche – avec Microsoft, prenant ainsi une longueur d’avance sur le marché de l’IT. Comme le souligne La Tribune, « intelligence artificielle rime avec OpenAI ».
Retour en arrière
Depuis la sortie fin novembre de ChatGPT, OpenAI et son partenaire et investisseur exclusif Microsoft dictent les tendances de la tech. Le duo a remis l’IA au centre de l’intérêt des entreprises et du grand public subjugués, un temps, par les promesses du métavers induites, à grand renfort de com, par le changement de nom de Facebook devenu Meta.
Avec leur modèle algorithmique de compréhension du langage (nom de code NLP), OpenAI et Microsoft ont pris de court les références du secteur, à commencer bien sûr par Meta. Si l’entreprise de Mark Zuckerberg minimise et prétend disposer, au même titre que Google et qu’une douzaine de startups, d’une technologie similaire, seul Google a osé présenter en février Bard, une intelligence artificielle concurrente de ChatGPT, accessible à un nombre limité de testeurs.
Qui de Microsoft ou de Google l’emportera ?
Bien loin d’être uniquement un débat éthique, ChatGPT, c’est aussi et avant tout une question de suprématie. En la matière, comme le souligne Le Figaro, Microsoft a repris espoir. Après avoir présenté la future version de son moteur de recherches Bing – une version capable d’apporter des solutions, non plus en soumettant une liste de liens vers des sites à visiter, mais en générant un texte semblant écrit par un être humain – le PDG du groupe Satya Nadella a déclaré à The Verge avoir attendu son heure pendant vingt ans. Dans le monde, on parle d’ailleurs davantage sur les réseaux sociaux de cette intégration de ChatGPT au moteur de recherches Bing que de Bard, l’intelligence générative de Google qui totalise, selon Digimind, 300 000 posts. A titre de comparaison, ChatGPT a fait, à lui seul, dans le monde l’objet de 16 millions de posts depuis son déploiement auprès du grand public.
Sans argent, pas d’intelligence artificielle
Les enjeux sont colossaux, les moyens engagés aussi. En effet, pour être une superstar de l’IA, il faut beaucoup de données mais aussi beaucoup d’argent. Plus les machines se nourrissent de données pour leurs modèles mathématiques, plus elles sont performantes, indique L’Opinion qui précise par ailleurs que certaines estimations évaluent à 3 millions de dollars le coût quotidien, pour ChatGPT, lié à la gestion de son infrastructure informatique. A ce jeu-là, les Big Tech américaines ont un avantage certain. La Chine, et ses géants Baidu et Alibaba, tentent de rivaliser et annoncent être dans la course de l’IA conversationnelle, souligne La Tribune. S’il n’est pas question pour les géants chinois d’apparaître à la traîne, Ernie Bot – l’IA toujours en phase de test de Baidu dont la sortie est prévue en mars – reste pour l’instant peu cité dans les médias sociaux. L’Europe, et la France, sont quant à elles en retard.
Et l’humain dans tout ça ?
De ce côté de l’Atlantique, Chat GPT a généré, outre un engouement indéniable, des questions éthiques et philosophiques, des débats passionnés, des controverses. En proposant, à partir de ce qu’il apprend dans ses vastes bases de données, un texte construit selon ce qui lui est demandé, ChatGPT va-t-il remplacer l’humain ? Ou, au contraire, l’humain restera-t-il indispensable dans la recherche de sens et de vérité ? Sans compter les nombreuses questions que soulève son application dans des domaines aussi vastes que l’éducation ou l’édition. Nul doute que le sujet nous passionne et que nous scruterons ses évolutions pour vous.