Selon nos données UBM sur la place du climat dans la présidentielle, publiées à la demande de L’Affaire du siècle, la médiatisation du sujet climat a doublé entre le début de l’année et le mois d’avril, mais n’en reste pas moins très faible. Ainsi en avril, au plus fort de la campagne, le climat ne représentait que 5,38 % des débats électoraux, contre seulement 2,6% en février.
Selon Le Monde, 94 % des Français estiment que le dérèglement climatique est un « enjeu capital ». La flagrante absence de débat autour de la transition écologique pendant la campagne électorale présidentielle est déconcertante.
Déconcertante parce que, comme le souligne le rapport du 4 avril des experts du climat de l’ONU (GIEC) qui exhorte les pouvoirs publics à agir, l’humanité dispose de moins de trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre, principales responsables du changement climatique.
Déconcertante aussi parce que, dès le début du mois de février, 1400 chercheurs de différentes disciplines s’inquiétaient, dans une tribune pour francetvinfo.fr relayée par des médias comme Libération, de l’absence de débats démocratiques portant sur le climat, la biodiversité ou les pollutions et pressaient les candidats à l’élection présidentielle de s’exprimer sur ces sujets.
Faisant écho à l’appel des chercheurs, la Fondation Abbé Pierre, Médecins du Monde, la CGT, la Confédération Paysanne, la Ligue des Droits de l’Homme mais aussi le réalisateur Cyril Dion, l’économiste Lucas Chancel, la militante écologiste Camille Etienne ou l’actrice Lucie Lucas regrettaient également, dans une tribune pour Le Monde mi-février, que le dérèglement climatique et l’effondrement de la biodiversité soient si peu abordés dans la campagne, et demandaient aux candidats de replacer le climat au cœur du débat de l’élection présidentielle – un appel relayé par une pétition en ligne. A l’initiative de cet appel pour le Débat du Siècle, diffusé le 13 mars sur la plateforme Twitch : les associations à l’origine de l’Affaire du Siècle – Notre Affaire à Tous, Greenpeace, Oxfam et la Fondation pour la Nature et l’Homme. « Nous avons approché les chaînes pour leur proposer ce débat, elles ont refusé », indiquait alors Cécile Duflot, actuelle directrice générale d’Oxfam et ancienne patronne d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV). « Le climat, ça n’intéresse pas les journalistes politiques – trop technique, trop anxiogène – ils sont autant dans le déni que les politiques ». Selon Le Figaro, lors du Débat du Siècle organisé par Jean Massiet, le vulgarisateur et commentateur politique le mieux identifié de Twitch, avec les prétendants à la présidentielle – à l’exception d’Éric Zemmour et de Marine Le Pen qui n’avaient pas été conviés – Anne Hidalgo a ainsi défendu « une politique volontariste et très engagée », Fabien Roussel a dit vouloir consacrer « toute la fiscalité écologique » à des « dépenses écologiques » et Valérie Pécresse a fait valoir qu’une « écologie de droite, du réel » faisait partie de ses « priorités politiques ».
Déconcertante enfin car la mobilisation citoyenne, toujours symbolisée par l’Affaire du Siècle, qui a vu 2,3 millions de citoyens soutenir l’action en justice ayant condamné la France, en 2021, pour son inaction climatique, ne faiblit pas. Faits marquants du dernier quinquennat, les marches pour les climats ont rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes et ont continué jusqu’à la veille du premier tour de l’élection présidentielle. Selon Novethic.fr, des Marches pour le futur, affirmant l’interdépendance des causes et la nécessité d’inscrire de profonds changements dans l’agenda politique, se sont ainsi tenues le 9 avril dans plusieurs villes de France.
Si l’impact médiatique du climat pendant la campagne aura finalement été relativement faible, le rapport du GIEC, l’appel des scientifiques, l’action de l’Affaire du Siècle, les marches pour le climat du 9 avril ou encore l’émission du 14 mars de TF1 Face à la Guerre auront tout de même permis d’inscrire tardivement les questions climatiques et énergétiques dans la campagne. Selon nos données UBM, publiées à la demande des quatre ONG de l’Affaire du Siècle, la médiatisation du sujet climat, bien que faible, aura en effet doublé entre le début de l’année et le mois d’avril. Ainsi en avril, au plus fort de la campagne, le climat représentait 5,38 % des débats électoraux, contre 2,6% en février.
Nous contacter pour plus d’informations.
L’UBM, UN INDICATEUR UNIQUE
Référent depuis 2000, le baromètre UBM (pour Unité de Bruit Media) d’Onclusive mesure l’impact médiatique des thèmes d’actualité, des entreprises et des personnalités sur un panel de 120 sources. Il dispose d’un corpus représentatif des médias leaders en audience grand public en France, prenant en compte les supports les plus puissants de la presse papier et online et les tranches horaires TV Radio qui génèrent le plus de contacts. Il permet de mesurer l’intensité de la pression médiatique et de suivre ses évolutions au plus près du temps réel.