Malgré un rattrapage durant la seconde quinzaine de mars, la médiatisation de la campagne présidentielle 2022 est en baisse de 11,5% par rapport à celle de 2017, selon l’indicateur de référence UBM d’Onclusive.
Ce déficit de médiatisation se localise très nettement dans la période entre l’invasion de l’Ukraine (24 février) et la mi-mars.
La campagne a d’abord subi la concurrence du Covid-19, sujet toujours vivace en début d’année alors que les protocoles se renforcent. Ainsi, en janvier, les Français de 15 ans et + ont été exposés 300 fois en moyenne à des informations liées à la crise sanitaire, contre 180 fois à des informations relatives à la présidentielle.
L’attaque de l’Ukraine fin février vient ensuite cristalliser l’attention des médias au détriment de l’élection qui atteint au même moment son plus faible niveau de visibilité. La guerre en Ukraine demeurera au premier plan de l’actualité jusqu’au 28 mars et aura généré, sur la période, un bruit médiatique 3 fois plus puissant que celui de la campagne présidentielle.
Un rattrapage s’opère néanmoins dans la seconde moitié de mars : la campagne retrouve un niveau de visibilité équivalent à celui de 2017. Durant cette phase, le conflit reste au premier plan de l’actualité mais devient aussi une des premières thématiques de campagne avec le pouvoir d’achat. Les candidats étant invités à commenter les sanctions prises contre la Russie, l’influence de la crise internationale sur les intentions de vote ou encore son impact sur le pouvoir d’achat des Français.
La médiatisation de la campagne est animée par les « petits » candidats et sa visibilité rebondit grâce aux émissions télévisées.
Christiane Taubira aura bénéficié d’un engouement médiatique certain : l’événement le plus visible de la campagne concerne la victoire à la primaire populaire de celle qui retirera sa candidature faute de parrainages.
Le meeting immersif de Jean-Luc Mélenchon se distingue comme un autre temps fort. Si on écarte Emmanuel Macron, Éric Zemmour s’impose comme le candidat ayant généré le bruit médiatique total le plus important durant ces 3 mois, devant Valérie Pécresse. La candidate des Républicains perd néanmoins en exposition dans les dernières semaines et est doublée par Marine Le Pen en mars, dans les médias comme dans les sondages.
Les émissions politiques spéciales (La France face à la guerre sur TF1, C dans l’air sur France 5, Elysée 2022 sur France 2) apparaissent également comme des temps forts de la campagne et ces rendez-vous dédiés ont permis un regain de visibilité.
L’UBM, UN INDICATEUR UNIQUE
Référent depuis 2000, le baromètre UBM (pour Unité de Bruit Media) d’Onclusive mesure l’impact médiatique des thèmes d’actualité, des entreprises et des personnalités sur un panel de 120 sources. Il dispose d’un corpus représentatif des médias leaders en audience grand public en France, prenant en compte les supports les plus puissants de la presse papier et online et les tranches horaires TV Radio qui génèrent le plus de contacts. Il permet de mesurer l’intensité de la pression médiatique et de suivre ses évolutions au plus près du temps réel.